1- Le progrès technique creuse les inégalités de revenu du travail.

(A) e progrès technique accentue les inégalités de revenu du travail. (E) Le progrès technique modifie la structure de la demande de compétences sur le marché de l’emploi. En favorisant les technologies intensives en capital et en automatisant les tâches routinières, il accroît la prime aux compétences et avantage les travailleurs qualifiés au détriment des emplois peu qualifiés. Ce phénomène, connu sous le nom de progrès technique biaisé, entraîne une polarisation du marché du travail où les salaires des travailleurs disposant d’un fort capital humain augmentent plus rapidement que ceux des travailleurs n’en disposant que peu. Par ailleurs, la concentration des innovations dans certains secteurs accroît les disparités salariales entre entreprises. Il en va de même entre les zones géographiques accueillant beaucoup d’entreprises innovantes (Silicon Valley) et n’en accueillant que peu (Mississipi, Alabama).

2 – Le progrès technique creuse les inégalités de revenu du patrimoine.

(A) Le progrès technique creuse les inégalités de revenu du patrimoine car il n’est la propriété que de quelques uns. (E) Le progrès technique creuse en effet les inégalités de revenu du capital1 en favorisant la concentration du patrimoine productif, des dividendes et des rentes d’innovation. Les entreprises qui investissent dans la recherche et développement et maîtrisent les nouvelles technologies bénéficient d’un avantage concurrentiel qui leur permet de capter une part croissante des profits (Voir Fiche 1-4). Ce phénomène accentue la concentration du capital entre les mains des acteurs économiques les plus innovants, renforçant les écarts de patrimoine et de revenus du patrimoine avec les propriétaires d’entreprises routinières ou de patrimoine immobilier. De plus, la valorisation des actifs immatériels, tels que les brevets (voir fiche 1-5), contribue à une dynamique où les détenteurs de capital technologique voient leurs revenus croître plus rapidement que ceux issus du travail.

  1. Revenu du capital et revenu du patrimoine sont synonymes. ↩︎

Utilisons ce document extrait du sujet d’Asie tombé en 2021.

Ce graphique propose un lecture d’un indice base 100 assez classique. Concentrons nous ici sur la comparaison entre 1948 et 2017. Pour ce faire, tirons un trait horizontal depuis les différentes courbes à date de 2017.

Le graphique permet de rapidement comparer la rémunération des travailleurs d’exécution et la rémunération moyenne des travailleurs (dont les travailleurs d’exécution font partie).

En passant d’un indice base 100 en 1948 à une valeur de 310 environ en 2017, la rémunération moyenne des travailleurs nord-américains a été multipliée par 3,1 sur la période (on pourrait également écrire a augmenté de 210%, mais sans doute est-ce moins parlant). Dans le même temps, en passant d’un indice base 100 en 1948 à 215 en 2017, la rémunération des salariés d’exécution n’a été multipliée « que » par 2,15. On en déduit sur cette période, et surtout depuis le début des années 1980, à un décrochage de la rémunération des salariés d’exécution (par extension nous pourrions extrapoler en disant disposant d’un plus faible capital humain).

Parmi l’ensemble des salariés il y a, à l’opposé des salariés d’exécution, les cadres dirigeants et travailleurs hautement qualifiés. On comprend aisément, bien que l’on ne puisse pas la mesurer ici, qu’il y a une inégalité croissante entre les rémunérations des travailleurs disposant de peu de capital humain et ceux en disposant davantage.


Entre 1948 et 2017, d’après ce document, La rémunération des travailleurs d’exécution a été multipliée par 2,15 alors que leur efficacité (productivité du travail) a été multipliée par 3,45. Une hausse de la productivité du travail se transforme soit en hausse de la rémunération, soit en baisse des prix, soit en hausse des profits. De 1948 a 1980 les travailleurs d’exécution profitaient autant que les autres agents économiques des gains de productivité (=de la hausse de la productivité du travail). Mais à partir de 1980, les gains de productivité profitent certainement davantage aux travailleurs qualifiés et aux propriétaires du capital (même si l’on ne peu pas le calculer ici).


Observation.

Notez sur ce document qu’il est difficile d’interpréter la courbe Rémunération moyenne. Nous pourrions extrapoler ici en supposant qu’il s’agissait de la rémunération salariale. Il est toutefois probable (mais pas certain) que la rémunération comprend également les revenus mixtes des travailleurs indépendants. Il paraît toutefois peu probable qu’elle intègre la rémunération du capital des propriétaires. Difficile de faire la moyenne de revenus du travail et de revenu du capital.